MUSIQUE

Tempête à 13° Sud /
Treize degrés Sud

 

« Be not afeard. The isle is full of noises,
Sounds, and sweet airs, that give delight and hurt not.
Sometimes a thousand twangling instruments
Will hum about mine ears, and sometime voices… »

« N’aie pas peur, l’île est pleine de bruits,
De sons, de doux airs, qui donnent du plaisir et ne font pas de mal.
Quelques fois mille instruments vibrants
Bourdonnent à mes oreilles ; et quelques fois des voix … »

Un port de départ quelque part en Europe, un échouage sur les côtes du Brésil. Que deviennent les sons délectables et douces mélodies bienfaisantes de l’île de Prospéro transposées à la ville de Salvador ?
Dans quel espace-temps la rencontre entre la musique élisabéthaine et l’univers afro-brésilien est-elle possible ?
La musique dans la Tempête annonce et enrobe le sortilège, le rêve et l’enchantement. Tout comme à Salvador, le geste magique est systématiquement accompagné de bruits, rythmes, sons et mélodies.
Il s’agit donc de trouver les intersections, bâtir des ponts, écouter, relire, filtrer, transposer pour, enfin, obtenir les sons de cette « Tempête à 13°Sud ». Avec l’aide des voix, cordes et percussions de musiciens français et brésiliens, décliner les nuances musicales entre les deux pôles de cet axe improbable.
Les pièces de source anglaise sont toutes composées par Henry Purcell. Nous avons volontairement choisi de ne pas utiliser la musique écrite par Purcell pour La Tempête. Christophe Hanniet a accommodé les textes de certains poèmes présents dans le texte original de Shakespeare sur des mélodies de notre choix, issues de Fairy Queen, King Arthur et Oedipus.

Les sonorités utilisées dans mes transcriptions évoquent le canevas sonore brésilien, avec ses guitares à 10 cordes et berimbaus, trouvés dans le samba de roda et dans la capoeira de Bahia, la guitare à 7 cordes, le cavaquinho et le pandeiro emblématiques du choro, ainsi que la zabumba et le triangle des bals foro du nord-est. Les sons boisés du marimba se situent quelque part entre les balafons africains et les claviers tempérés européens et viennent se mêler au glockenspiel et au luth tout droit sortis des malles du Duc de Milan.

Eduardo Lopes, direction musicale

Tempête (6’49 ») Avaninha (Angola)

Music for a while 2 (2’35 ») Henry Purcell

Xiré dos Berimbaus (6’20 ») Eduardo Lopes

Full Fathom Five d’après Night Song (in The Fairy Queen) Henry Purcell (3’36 »)

Be not afeared d’après Secrecy Song (in The Fairy Queen) Henry Purcell (2’22 »)

Choro do Frio d’après Cold Song (in King Arthur) Henry Purcell (2’49 »)