Frigo de famille

Frigo de famille

Réalisation 2002
Gilles Pastor

  • Frigo de famille, image du film @ KastôrAgile
  • Frigo de famille, image du film @ KastôrAgile
  • Frigo de famille, image du film @ KastôrAgile
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Images du film Frigo de famille, Gilles Pastor

Réalisation
2002 / 20 min. / couleur
Gilles Pastor / dans le cadre d’une résidence aux Subsistances, Lyon [Fr]
Les Quartiers d’Octobre 2002
Avec Vincent Boujon / montage
Texte : Copi, Le Frigo
Scénario : Gilles Pastor
D’après des vidéos de famille réalisées en 1992 et 1996 par Gilles Pastor
(avec en image vidéo : Gérard Porret, grand-père maternel de Gilles Pastor, et Louise Mermillod, soeur de Gérard Porret)

Avec
Coline Bouchayer, Julie Bouchayer, Noé Bouchayer, Éloïse Sékula, Roman Sékula, Judith Sévy

Voix off : Jean-Philippe Salério
Musique : Philip Glass
La chanson est interprétée par Gérard Porret.

PRODUCTION
KastôrAgile
Résidence aux Subsistances, Lyon [Fr], Les Quartiers d’Octobre 2002

PROPOS / GILLES PASTOR

En 1992 et 1996, quand j’ai tourné ces deux vidéos « de famille » qui constituent la matière première de Frigo de famille, j’étais loin d’imaginer qu’elles me seraient utiles dans un travail de création. Mon désir était de conserver de mon grand-père maternel ce qui lui restait de vie. J’ai improvisé un tournage dans sa chambre où lui seul serait le sujet, il avait 88 ans et peut-être, ne comprenait-il pas tout ce que j’allais lui voler avec ma machine (ce caméscope) ! En 2002, lorsque j’ai créé cette vidéo : Frigo de famille, j’ai choisi les images de ce grand-père aujourd’hui décédé dans cette expérience-vidéo pour la puissance affective que je leur confère. Dans le trajet de ce déballage intime où se produit la collision des images avec la langue de Copi, et dans la métamorphose de l’élément privé en support narratif, j’ai cherché ce que pouvait être la « ligne de transport » qui dirige l’écriture de Copi. Il y a dans le rire de Copi et peut-être plus particulièrement dans la pièce « Le Frigo », un rire proche du désespoir. C’est l’obscénité exposée-explosée de son déballage intime dans son théâtre qui m’a attiré, saisi, pris au piège. Tous ces corps exilés, ces chairs en transit, ces sexes en devenir ont conduit mon travail vers mon propre déballage intime. Nos antiques peurs de la mort, de la maladie et de la vieillesse remontent à la surface.

L., le personnage du Frigo, invente le théâtre comme une conjuration. C’est l’énergie du désespoir – c’est un rythme infernal – libre.